Investissements dans les régions du sud : Les PME se lancent dans la course

Investissements dans les régions du sud : Les PME se lancent dans la course

 

Laâyoune, Dakhla, Guelmin... les  villes du sud du royaume suscitent l’intérêt des investisseurs. Si les grands mastodontes de l’économie nationale jouent le rôle de locomotives dans cette dynamique, les PME se lancent, elles aussi,  dans la course et annoncent des investissements dans la région. 

«Cap sur le sud». C’est là un mot d’ordre que le patronat marocain a concrétisé la semaine dernière en annonçant un investissement de plus de 4,2 MMDH dans les provinces du sud. Laâyoune, Dakhla, ou Guelmin...  ces villes  sont prisées par les investisseurs. Si les grands mastodontes de l’économie nationale jouent  le rôle de locomotives et donnent l’exemple à travers des investissements conséquents, les PME affichent leur appétit pour  la région. C’est notamment le cas de Belmad Elevage, dirigée par Hassan Medkouri. L’entreprise a en effet annoncé la semaine dernière un investissement de 2MDH pour la réalisation d’un projet de mise en place d'une unité de production de poussins à Laâyoune.

Motivations communes …

Originaire de la région, Hassan Medkouri explique ses motivations par le potentiel qu’elle revêt, notamment dans le secteur avicole en notant : «Le projet qui consiste à installer plus de 18 élevages de poussins viendra combler un besoin dans la région en ce sens que les villes du sud s’approvisionnent généralement à Agadir en l’absence d’élevage à Laâyoune». Même son de cloche du côté d’une entreprise spécialisée dans la distribution et la commercialisation du thé, qui annonce l’implantation d’une unité d’importation et de conditionnement de thé vert avec un investissement motivé par le potentiel que présente aujourd’hui la région, notamment en termes de consommation de thé. Globalement, les patrons s’accordent sur les opportunités d’investissement à saisir dans la région, notamment sur les volets logistiques et industriels. Un véritable besoin des consommateurs est en effet aujourd’hui exprimé et il devient donc pressant de «produire localement». Un message qui semble avoir été saisi par d’autres PME, qui annoncent tour à tour leur projet d’ouverture d’un point de ventes ; de matériel agricole à Dakhla pour un investissement de 2MMDH en ce qui concerne l’entreprise Biril Agricole ou encore l'installation d'une unité d'industries plastiques par Johra Plast Industrie à Dakhla pour un investissement de 4MDH. Ce sont donc là autant d’éléments qui confirment la mobilisation des PME (grandes ou petites) dans cet élan d’investissement.

… autour d’un mouvement fédérateur

Il est en effet à noter que si ces entreprises, de plus petites tailles que les grands groupes, qui totalisent le plus gros des investissements, c’est sous un élan général initié par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cette dernière a en effet mobilisé les entreprises pour une initiative effective d’investissement et de développement du capital humain dans les provinces du sud la semaine dernière (www.leseco.ma). «Nous trouvons généralement de gros problèmes de financement de nos projets. C’est dans ce sens et à travers les encouragements de la CGEM que j’ai pu sauter le pas et réaliser cet investissement», explique Hassan Medkouri. Plus globalement, les entreprises interrogées justifient les investissements réalisés par une meilleure viabilité donnée par la monographie réalisée par la CGEM dans la région, sans oublier l’implantation d’une antenne dans la région du sud à même d’assurer un accompagnement plus effectif. Ce dernier devra cependant aller au-delà d’un simple encouragement, mais être consolidé par un appui au financement, un volet qui reste des plus problématiques puisque la plupart des entreprises ayant annoncé ces investissements attendent encore l’aval des institutions bancaires pour passer de l’effet d’annonce à une concrétisation nécessaire.

Les banques s’engagent aussi

Dans cette vague d’investissement annoncée dans les provinces du Sud, le soutien des banques est plus que primordial. Le message est passé et il a même trouvé écho auprès de quatre groupes bancaires : Attijariwafa bank, BCP, CIH et BMCI

 

Tout investissement n’est possible qu’à travers le soutien des institutions financières.  Dans le cas précis de cette vague d’investissements annoncée dans les provinces du Sud, le soutien des banques de la place est plus que primordial. Le message est passé et il a même trouvé écho auprès de quatre groupes bancaires (Attijariwafa bank, BCP, CIH et BMCI) qui ont répondu présent lors du dernier déplacement des patrons à Laâyoune. Tous semblent disposés à soutenir cette dynamique à travers un accompagnement effectif. Ce dernier s’est notamment manifesté à travers des rencontres B to B organisées par la BCP à Laâyoune et la signature d’une convention de partenariat avec la CGEM pour assurer la promotion des investissements dans les régions du Sud. Dans le détail de cette convention, la banque s’engage d’ores et déjà à soutenir les initiatives des porteurs de projets d’investissements qu’ils soient en création ou en extension. La même volonté est affichée par le Groupe Attijariwafa bank qui annonce, à travers son président directeur général, Mohamed Kettani : «La création d’un centre d’affaires pour les PME à Dakhla qui aura pour mission d’épauler tous les créateurs d’entreprises en termes de financement, mais aussi en en termes d’accompagnement des entreprises qui ont des visions d’investissements dans les provinces du Sud». Pour compléter cette démarche, une autre annonce a été faite, cette semaine, du côté de la Caisse centrale de garantie, venant par là confirmer une mobilisation générale. En effet dans le cadre de sa politique de régionalisation et en vue de renforcer sa proximité des banques et des entreprises, la Caisse centrale de garantie (CCG) a procédé à l’ouverture de son 1er centre d’affaires à Laâyoune. «Le choix de la ville pour l’implantation de ce centre d’affaires se justifie par les potentialités économiques de la région du Sud et traduit la volonté et l’ambition de la CCG de contribuer en partenariat avec le réseau bancaire à renforcer la dynamique du tissu productif de la région, en facilitant notamment l’accès des TPME locales au financement», explique-t-on auprès de la CCG. En assurant cette mobilisation les institutions bancaires ainsi qu’un des principaux bras armé du ministère des Finances, prennent l’engagement de contribuer à la dynamique d’investissement dans les régions du Sud en accordant une attention particulière aux TPME.

Par HOUDA SIKAOUI - Publié dans LesEcho  Le : 2/04/15