PME, quelles pratiques d’apprentissage choisir ?

PME, quelles pratiques d’apprentissage choisir ?

À partir des années 2011-2012 le «digital learning» ou formation digitale, qui consiste en la numérisation des supports et l’interactivité dans tous les éléments qui constituent la matière pédagogique de la formation, prend de l'ampleur. Dans ce contexte, de nouveaux modes de formations émergent en proposant des techniques de formation adaptées aux entreprises.

L’arrivée de l’Internet a été à la formation ce que Gutenberg était à l’imprimerie. En effet, Gutenberg a mis à disposition le savoir par l’impression des livres et Internet a permis la libéralisation des contenus de formation. Les pratiques de l’apprentissage ou par extension de la formation ont été révolutionnées ces vingt dernières années. Nous sommes passés de formations en présentiel dans les années 90, c’est-à-dire que la formation était dispensée entre deux personnes ou plus, qui sont physiquement présentes au même endroit, à, dans les années 1995-2001, du «e-learning» ou formation en ligne, qui est une technique de formation reposant sur la mise à disposition de contenus pédagogiques via un support électronique type Cd-rom, Internet, intranet, extranet…On s’est alors rendu compte que le présentiel ne pouvait être complètement substitué.

Par conséquent, on a vu apparaître dans les années 2002-2007 des formations couplées e-learning/présentiel. Ensuite, de 2008 à 2011, est apparu le «blendedlearning» appelé également formation mixte qui repose sur plusieurs modalités d’apprentissage cumulatives, à savoir, à la fois le présentiel, le distanciel asynchrone ; c’est-à-dire par l’intermédiaire d’un contenu de formation e-learning et le distanciel synchrone ; c'est-à-dire par le biais d’une viso-conférence. Finalement, c'est à partir des années 2011-2012 que l’on a vu naître le «digital learning» ou formation digitale qui consiste en la numérisation des supports et l’interactivité dans tous les éléments qui constituent la matière pédagogique de la formation. C’est dans ce contexte que sont nés les MOOC ou «Massive Open Online Courses» ou les CLOM «Cours en ligne ouverts et massifs» en français, qui désignent l’ensemble des cours accessibles au grand public via une plateforme sur Internet. Le COOC par extension est la même chose, mais à destination de l’entreprise ; le «M» de Massive étant substitué par un «C» voulant dire «Corporate».

Avec les COOC, deux ambitions sont nées, l’une RH avec des objectifs de formation des collaborateurs et l’autre marketing. En effet, il existe deux types de COOC : interne et externe. En interne, il s’agit de proposer du contenu de formation aux collaborateurs. En externe, cette technique devient un véritable outil marketing qui sert à former les clients d’une entreprise pour mieux les fidéliser et qui permet également à l’entreprise de se forger une image de marque, mais il peut aussi s'adresser à des partenaires, des fournisseurs, des candidats au recrutement, en bref à tout l’écosystème d’une entreprise. Il y a plusieurs raisons qui poussent les entreprises à adopter les COOC. Tout d’abord, c’est un facteur d’innovation car l’apprentissage partagé permet de mobiliser l’intelligence collective de l’entreprise et favorise l’innovation. C’est également une question de rentabilité, puisque les formats permettent de produire rapidement des contenus à bas coûts et de dynamiser la pédagogie. Par ailleurs, de par leurs formats souvent ludiques où l’on gagne des points, on passe des niveaux, avec toute la mécanique du jeu (exemple des «Serious Games») qui se met en action pour motiver et encourager à apprendre, les COOC enthousiasment également de façon naturelle toutes les générations et surtout la dernière venue (Z) qu’il faudra séduire. Enfin, la technique étant facile à produire et à animer, elle permet de réagir en temps réel au besoin du business.

À l’ère de l’auto-apprentissage social, les entreprises ont beaucoup à gagner en mettant en place des COOC et notamment en interne, car même si celles-ci ont souvent une grande expertise en interne, elles ne l’exploitent que trop peu. Or, cet outil permet justement le partage à plus grande échelle du savoir puisque les échanges d’informations et les groupes de discussion entre participants font la richesse de la base de connaissance, accessible à tous. Il n’en demeure pas moins qu’à l’instar de toute bonne formation, c’est surtout le fond qui compte. Tout ce qui est trop théorique perd rapidement son auditoire au profit de l’opérationnel. Par ailleurs, souvent le présentiel reste indispensable pour accompagner les participants internes à des formations en ligne afin d’assurer un meilleur suivi. Enfin, parlons d’un format qui a récemment vu le jour : le SPOC «Small Privable Online Courses». Ces cours privés consistent en des formations avec un effectif réduit et un meilleur suivi pour plus d’efficacité. En outre, ils sont diplôment ou proposent des certifications…encore un outil que les entreprises seront amenées à s’approprier. Ainsi, la mise en place du digital Learning et notamment des COOC n’est pas un effet de mode, c’est un véritable thermomètre du niveau de digitalisation de l’entreprise.

 

Par HOUDA SIKAOUIPublication : 21/05/15